Les années se succèdent et les besoins en recrutement de l’aéronautique restent toujours aussi importants. A l’occasion de la présentation du bilan de la filière aéronautique, spatiale et de défense, le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) a annoncé qu’après avoir dépassé ses objectifs et recruté 29 000 personnes en 2024, ses membres allaient de nouveau viser 25 000 recrutements en 2025.
Guillaume Faury, le président du groupement, précise que ces 29 000 recrutements en 2024 ont permis la création nette de 12 000 emplois. Il souligne également l’importance du secteur dans l’industrie française puisque l’INSEE a dénombré 20 500 créations nettes d’emploi dans l’ensemble des filières ; l’aéronautique en représente donc près de 60 %.
Clémentine Gallet, présidente du comité Aéro-PME, précise quant à elle que 30 % des recrutements ont concerné des jeunes, et 28 % des femmes, ce qui représente une accélération de la féminisation de l’industrie par rapport aux années précédentes.
Les membres du GIFAS emploient désormais 222 000 personnes, ce qui représente une hausse des effectifs de 13,8 % par rapport à l’année dernière et de 10 % par rapport à 2019. L’industrie a donc retrouvé son niveau pré-covid dans ce domaine également.
Deux enjeux majeurs attisent en revanche la vigilance du secteur. Le premier est celui de la montée en compétence des équipes, 30 % des salariés actuellement en poste ayant été embauchés depuis 2023. Les sociétés sont donc particulièrement attentives à la formation de ces nouveaux salariés et entretiennent des programmes de formation et de tutorat pour garantir la qualité et la conformité de leurs produits. Ce sont parfois des investissements lourds, notamment en termes de temps pour les collaborateurs expérimentés qui encadrent les nouvelles recrues, et qui pèsent sur la compétitivité.
Le second vient de l’incertitude autour de la politique américaine sur les droits de douane. Si les décisions prises pour le moment nuisent en premier lieu à l’industrie américaine – et aux opérateurs non américains qui se sont installés aux Etats-Unis, le GIFAS ignore comment la filière pourrait réagir à une nouvelle augmentation ou à une décision de réciprocité de la part de l’Europe. Clémentine Gallet n’exclut pas que cela puisse entraîner un « report des recrutements » prévus en 2025 auprès de certains industriels.
Elle précise également que les 25 000 recrutements pour le moment envisagés en 2025 concernent principalement les secteurs de l’aéronautique et de la défense. Le secteur spatial, en difficulté, devrait conserver des effectifs plutôt stables cette année.