Le ministre du Travail Michel Sapin a fait savoir sur Europe 1 ce mardi 10 décembre que le plan social annoncé le 9 décembre par le géant européen d’aéronautique ne doit pas avoir d’impact sur le territoire national compte tenu de la bonne santé financière du groupe.
« Cette entreprise gagne de l’argent, c’est une grande entreprise, elle a plusieurs secteurs, elle veut se restructurer, très bien, c’est son devoir pour s’adapter à la situation. Mais son devoir aussi, quand on a beaucoup d’emplois qui sont créés par ailleurs et qu’on a beaucoup d’argent, c’est de mettre en place des dispositifs qui évitent tout licenciement », a déclaré M.Sapin. Le ministre souhaite que les emplois concernés par la restructuration soient totalement transférés au sein des autres activités du groupe.
À titre d’indication, EADS a recruté 12 000 personnes entre 2012 et 2013, dont 7 000 emplois nets. Pour cette année, le groupe s’était donné pour objectif de recruter 5 000 personnes à travers le monde, dont 3 000 au sein d’Airbus (1 300 en France), un millier chez Astrium et Cassidian ainsi que certaines des principales filiales du groupe dans le monde et enfin un millier chez Eurocopter.
Dans le cadre de la réorganisation de ses activités défense et espace (Airbus Defence & Space), le groupe EADS a annoncé la suppression de 5 800 emplois en Europe et le regroupement de sites en Allemagne, France, Espagne et Angleterre. Le siège social parisien du groupe, situé Boulevard de Montmorency dans le très huppé 16e arrondissement, devrait être quant à lui vendu. La majorité des salariés ayant déjà été transférés à Toulouse dans le nouveau siège social du groupe. Ceux qui étaient restés vont rejoindre leurs collègues sur le site à Suresnes, qui accueille déjà le personnel du Corporate Technical Office et d’Innovation Works.
« Toutes les activités divisionnaires basées à Suresnes, y compris le personnel, seront transférées à Élancourt ou aux Mureaux, dans le cadre de la future organisation d’Airbus DS. Les deux sites franciliens — Les Mureaux et Élancourt — deviendront les pôles Défense et Espace du Groupe », a précisé EADS.
Le directeur général des ressources humaines du groupe, Thierry Baril, a indiqué mardi au cours d’une conférence téléphonique que la restructuration porterait sur 2 000 postes en Allemagne, 1 260 en France, 557 en Espagne et 450 au Royaume-Uni, rapporte l’agence Reuters. Pour sa part, Tom Enders, le patron d’EADS, a réagi aux propos de Michel Sapin : « Aucun d’entre nous n’est surpris que les personnalités politiques aient leur opinion (…) Je ne suis pas surpris de cette déclaration, je crois que nous entendrons beaucoup d’autres déclarations au cours des prochains jours et nous les écouterons. »