Environnement : les compagnies se rendent plus audibles

Emilie Drab
le 21/01/2020 , Compagnies aériennes régulières
Ce fut peut-être la plus grande prise de conscience de l'année 2019 : pour l'opinion publique, pour leurs clients, tous les efforts consentis par les industriels et les compagnies aériennes pour améliorer leur bilan carbone n'existent pas. Les objectifs de CORSIA n'existent pas. L'avion va continuer à polluer de plus en plus.

Avant l'entrée en scène de Greta Thunberg, le secteur travaillait pourtant déjà à réduire ses émissions mais de façon peut-être trop confidentielle, ne répondant aux attaques sur son statut de pollueur qu'en affirmant qu'il ne représente que 2% à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, pas plus que le secteur informatique, moins que l'industrie de la mode. Ce qui ne le dédouanait pas et laissait dans l'ombre ces actions concrètes.

En cristallisant les attaques contre le transport aérien et en augmentant leur virulence et leur portée, la jeune Suédoise a eu le mérite de mettre le secteur face à son échec de communication et de le pousser à corriger le tir. Cela a débuté dès le printemps dernier, où la prise de conscience environnementale a commencé à devenir un argument des dirigeants de compagnies pour tenter de faire progresser plus vite les institutions, notamment européennes, sur la résolution de la saturation du ciel ou le développement des biocarburants, par exemple.

Depuis quelques mois, les discussions sur l'écopilotage, le remplacement des plastiques à usage unique à bord, le recours accru aux biocarburants, la compensation « proactive » des émissions des vols domestiques par le transporteur fleurissent...

Le dispositif de communication vient de passer une nouvelle étape chez Air France, avec deux nouvelles campagnes faisant écho à celle de KLM cet été. La première propose aux passagers de voter pour le programme qu'ils souhaitent le plus voir intégrer le dispositif de compensation de la compagnie, éveillant les consciences sur les actions menées. La seconde a consisté hier en la publication d'un manifeste dans plusieurs journaux, « peut-on encore voyager en avion ? », où elle énumère ses mesures et ses propres objectifs en matière environnementale.

Le problème de défaut de communication envers le grand public a donc été pris à bras le corps, au moins en Europe, où les préoccupations sont les plus fortes. Le secteur espère désormais faire évoluer les mentalités pour faire évoluer les politiques.
 
 

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