Un tout nouvel Airbus se dessine aujourd'hui

Romain Guillot
le 28/05/2019 , Aviation civile, Industrie & Technologie
Airbus souffle ses 50 bougies demain, célébrant ainsi le célèbre accord du Bourget du 29 mai 1969 entre le ministre français des Transports Jean Chamant et le ministre ouest-allemand des Affaires économiques Karl Schiller pour lancer les travaux de développement de l'A300, un projet qui sera rejoint rapidement par le Royaume-Uni et l'Espagne.

L'A300B, premier biréacteur à large fuselage au monde, volera trois ans plus tard et dictera ce qui est devenu la norme aujourd'hui dans le monde des gros-porteurs. A cette époque, l'industrie des avions commerciaux était très largement dominée par les avionneurs américains, avec Boeing bien sûr, mais aussi avec McDonnell Douglas et Lockheed, représentant plus de 80% de la flotte des avions de ligne du monde occidental.

Douze mille Airbus livrés plus tard, les festivités s'annoncent exceptionnelles, l'avionneur européen ayant programmé tout une série d'événements sur ses principaux sites de production et en particulier à Toulouse où pas moins de six appareils (A220, A320, A330neo, A350-1000, A380 et Beluga XL) survoleront les pistes de Blagnac à basse altitude, accompagnés des Alphajet de la Patrouille de France.

Mais si Airbus est unanimement reconnu comme le symbole d'une coopération industrielle réussie en Europe - elles sont encore si rares -, le succès fût loin d'être immédiat et l'aventure des pionniers restera aussi un exemple de rêves de conquête et de persévérance face à l'impossible. On se souviendra des queues blanches des années 76 et 77, et du véritable coup de poker des A300 prêtés à la défunte compagnie américaine Eastern l'année suivante. On n'oubliera pas hélas non plus les querelles intestines entre États actionnaires apparues bien plus tard, les rivalités entre dirigeants, les problèmes industriels liés au harnais de l'A380, ou encore le plan Power 8.

Avec plus de 7200 avions commerciaux restant à produire aujourd'hui, les prochains défis d'Airbus dépassent pourtant très largement la logique des simples augmentations des cadences. Bousculé par la révolution numérique qui est en train de changer des pans entiers de l'économie mondiale, le groupe aéronautique européen mène désormais une transformation en profondeur pour préparer son avenir, d'abord pour produire mieux et plus rapidement, mais surtout pour accélérer significativement le temps de développement de ses prochains programmes, « peut-être même jusqu'à 30% plus vite » comme l'annonçait Guillaume Faury il y a quelques jours. Pour ne rien arranger, le nouveau président exécutif d'Airbus a bien compris que les succès futurs ne pourront être possibles qu'avec une politique encore plus volontariste en termes d'aviation durable, avec un engagement de réduction de moitié des émissions nettes de CO2 à horizon 2050.

Cinquante ans après sa création, c'est assurément un tout nouvel Airbus qui se dessine aujourd'hui.
 
 

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