Les dessertes aériennes de l'outre-mer, dernier rempart à l'effondrement du pavillon français

Romain Guillot
le 12/05/2020 , Transport aérien
Alors qu'Air France et ses filiales vont traverser la crise avec une aide publique de sept milliards d'euros, la situation financière des autres compagnies aériennes françaises ne cesse de s'aggraver jour après jour. Après les disparitions d'Aigle Azur et XL Airways l'année dernière, d'autres transporteurs basés en métropole et dans les territoires ultra-marins ne survivront pas jusqu'à l'automne sans la concrétisation rapide d'un nécessaire soutien de l'État, et ce quelque soit la composition de leur actionnariat.

Nombre d'entre elles sont évidemment fortement dépendantes de la réouverture des frontières et des restrictions de voyages depuis et vers l'UE, mais la survie de celles assurant des vols long-courriers dépendra aussi fortement du niveau de reprise des vols entre la métropole et les outre-mers au cours des trois prochains mois, un trafic fortement lié aux prochaines décisions du gouvernement sous couvert de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juillet.

Pour l'instant, ces compagnies assurent un nombre de vols très restreint dans le cadre de la continuité territoriale, mais la date du 12 juin prochain devrait marquer le début d'un redémarrage progressif, tout au moins entre Paris et Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Cayenne même si les perspectives de reprise entre la métropole et La Réunion, ou entre Paris et la Polynésie semblent encore incertaines aujourd'hui.

Toutes espèrent bien sûr assurer un programme de vol proche de la normale au cours de l'été, ce qui constituerait pour elles un immense soulagement avant l'arrivée de la traditionnelle chute automnale.

Évidemment, les demandes visant à la réouverture de l'aéroport d'Orly avant le mois de juillet sont légitimes pour les compagnies qui y sont basées, mais c'est surtout les mesures de type quatorzaine obligatoires pour toutes les personnes arrivant en outre-mer* qui aurait dû être au centre du débat pour sauver le reste du pavillon français.

(*) Le Conseil Constitutionnel a heureusement invalidé cette mesure le 10 mai, l'attestation de déplacement dérogatoire restant de fait la dernière barrière pour la reprise du trafic entre la métropole et les outre-mers, hors escale étrangère.
 
 

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