Les créanciers de la compagnie aérienne sud-africaine ruinée SAA ont approuvé un plan de restructuration, qui se traduira par la suppression de 2.700 emplois et la création d'une nouvelle société, a annoncé mardi le ministère des Entreprises publiques.
86% des créanciers de South African Airlines (SAA) ont voté en faveur du plan de restructuration de la compagnie publique lors d'une réunion, selon un communiqué du ministère.
Un total de 2.700 personnes, soit environ 60% du personnel de SAA, vont être licenciées, a précisé à l'AFP le ministère. Un autre millier va être mis au chômage technique et un millier d'employés seront gardés.
La restructuration va nécessiter un apport financier de 10 milliards de rands (526 millions d'euros ou 596 millions de dollars), selon le gouvernement.
Le plan désormais adopté, la priorité est de "concrétiser les engagements du gouvernement en termes de financement", a précisé le ministère des Entreprises publiques.
"Une nouvelle compagnie aérienne, restructurée, compétitive, créée à partir de l'ancienne, est la meilleure option pour repartir immédiatement dans les airs", a-t-il encore estimé.
Cette solution, qui passe par "une restructuration fondamentale de SAA", est "bien meilleure pour les créanciers et les employés de SAA qu'une liquidation", a-t-il assuré.
"Nous nous sommes battus sans relâche pour éviter la liquidation de la compagnie et nous sommes soulagés que cette entité stratégique (...) ait été sauvée de l'effondrement total", ont réagi la Nusma et la Sacca. Ces deux syndicats avaient orchestré une grève de plusieurs semaines en novembre autour de revendications salariales, ce qui avait conduit à l'annulation de nombreux vols.
"Bien que nous ne soyons pas pleinement satisfaits du plan, et que nous en subirons les manquements en temps voulu, nous sommes soulagés que le processus de sauvetage de l'entreprise, lent et caractérisé par un certain gâchis, s'approche de son terme", ont encore fait valoir les deux organisations.
Lourdement endettée et récemment placée en redressement, SAA n'a enregistré aucun bénéfice depuis 2011 et ne survit depuis des années que sous perfusion permanente d'argent public.
Symbole de la mauvaise gestion des entreprises publiques qui a caractérisé le règne de l'ex-président de l'Afrique du Sud Jacob Zuma (2009-2018), la compagnie a été contrainte de supprimer de nombreuses liaisons en 2020, avant même la pandémie de Covid-19.
Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a jugé mardi "immorale" l'approbation du plan de restructuration, qu'elle a chiffré à 16,6 milliards de rands (873 millions d'euros).
"Des centaines de milliers de Sud-Africains qui ont perdu leur emploi à cause du Covid-19 vont (...) voir que 16,6 milliards de rands sont engloutis dans un trou noir", a prévenu la DA dans un communiqué.