Des polos aux masques : Barnstormer s'investit à fond dans l'effort sanitaire

Emilie Drab
le 16/04/2020 ,
D'habitude plutôt spécialisé dans la fabrication de polos et blousons liés au monde aéronautique, Barnstormer n'a pas attendu la volte-face des autorités sur le port du masque ni la dernière allocution du Président pour s'investir dans la production de masques en tissu anti-projection. Victoria et Maxime, les fondateurs de la société, ont lancé leur fabrication dès les premiers jours du confinement. Ils ont d'abord été distribués à leurs proches mais aussi à toutes les personnes qu'ils croisaient régulièrement dans leurs activités (couturières, éboueurs et commerçants alimentaires) puis plus largement à ceux qui en ont fait la demande. Désireux de vraiment s'engager dans l'effort sanitaire national, ils ont réalisé plusieurs prototypes qui ont été envoyés à la DGA pour être certifiés et reconnus conformes aux normes de protection définies. Le processus est en cours.

La décision n'a pas été difficile à prendre. Avec le confinement, les trois ateliers qui travaillent à la production classique de Barnstormer ont fermé - pour protéger le personnel et parce que l'approvisionnement en matières premières (boutons, fermetures éclair) s'est interrompu. Les deux ateliers de Loire-Atlantique restent fermés aujourd'hui mais, dans le plus petit, celui de Paris, davantage spécialisé dans les travaux sur mesure, les trois couturières souhaitaient continuer à travailler. Alors, Victoria et Maxime se sont dits : « autant agir à notre petit niveau ».

Ils ont donc répondu à l'appel de la DGE (Direction générale des entreprises), qui a demandé à la filière textile de se mobiliser pour l'urgence sanitaire et fourni (notamment) des modèles et des indications pour la fabrication coordonnée de masques de protection simple. « Nous fabriquons nos masques avec les matières que nous avons en stock, la plupart 100% coton. Nous avons d'abord utilisé le tissu des chemises officiers Vodka Squadron 303 qu'on devait lancer à La Ferté Alais, du très beau tissu », explique Victoria Lasserre, qui précise que l'approvisionnement en matière première est maintenant plus difficile.

Barnstormer utilise trois couches de tissu 100% coton, ce qui est normalement suffisant selon les normes de la DGA (Direction générale de l'armement), mais a prévu une ouverture entre deux couches pour pouvoir glisser trois couches de polypropylène (matière utilisée pour les masques chirurgicaux jetables) et avoir une meilleure protection. « Les masques en tissu sont lavables à 60°C donc on est pas obligé de surproduire. Idéalement, il suffit que chaque personne en ait deux. »

Barnstormer est capable de fabriquer une centaine de masques par jour, soit 600 par semaine. « Nous pourrions en faire plus mais nous avons encore des commandes pour lesquelles nous nous sommes fait livrer les matières avant le confinement », ce qui permet à la société de poursuivre son activité première. Elle doit réaliser des polos et des blousons pour Top Gun Voltige et des combinaisons pour Aude Lemordant et Catherine Manoury. « Mais si le confinement dure, nous pourrons en produire 3 000 par semaine. »

A ce jour, Barnstormer a gracieusement fourni 2 500 masques à ceux qui en faisaient la demande, comme la mairie de Dugny, qui souhaitait que tout le monde soit protégé, certains de ses clients ou encore des partenaires.
 
 

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