Les budgets de défense à l'aune des nouvelles priorités

Romain Guillot
le 14/04/2020 , Aviation militaire, Industrie de défense
On le sait, le transport aérien et l'industrie aéronautique civile seront parmi les secteurs les plus durement impactés par la pandémie de coronavirus, avec des conséquences qui devraient se faire sentir durant deux longues années, au moins.

Mais l'aviation commerciale ne sera pas la seule victime, l'aéronautique de défense pouvant logiquement aussi être fortement impactée par une réduction des dépenses militaires, alors que de nombreux États auront extrêmement fort à faire à venir soutenir des pans entiers de leur économie, de très loin la grande priorité aux yeux de leurs citoyens... et de leurs citoyens électeurs.

Verra-t-on une évolution à la baisse des budgets de défense aussi prononcée que celle apparue à la fin de la guerre froide par exemple ? La question peut aujourd'hui clairement se poser et tout particulièrement en Europe et aux États-Unis, alors que ces régions sont les plus durement touchées par l'épidémie de coronavirus au niveau mondial. Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg s'inquiète d'ailleurs depuis quelques semaines sur les conséquences de la pandémie sur les budgets des pays membres de l'alliance, alors que les menaces n'auront évidemment pas été emportées par le virus.

Comme pour les crises économiques passées, les premières conséquences sur les dépenses militaires devraient apparaître rapidement, avec des arbitrages et de nouvelles priorités données à ce qui est le plus utile. Les véritables coupes budgétaires viendront un peu plus tard, et sans doute avec des effets qui se feront sentir sur toute la décennie, avec à la clé des programmes d'acquisitions revues à la baisse, repoussés ou tout simplement sacrifiés.

Il est certes encore assurément bien trop tôt pour ne serait-ce qu'avoir une esquisse de ce qui attend les industriels présents dans l'aéronautique de défense durant les prochaines années, alors que beaucoup sont déjà impactés par les baisses de production dans le civil. Mais il n'y a pas besoin d'élaborer mille scénarios pour voir que des moyens importants sont réaffectés et que l'austérité pointe à l'horizon.

C'est peut-être finalement l'aviation commerciale qui reviendra, en son temps, à la rescousse.
 
 

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