Ce jour là, 1er juillet 2002, premier vol du Pilatus PC-21

Par Alexis Rocher
le 01/07/2022 , Défense & Sécurité,
Les poussins de l'armée de l'Air et de l'Espace sont formés sur le Pilatus PC-21 depuis 2019. Une réussite helvétique qui vola pour la première fois en 2002.

On vante toujours l'excellence des internats suisses pour la qualité de l'enseignement qui y est prodigué. Il faut croire que le constructeur helvétique Pilatus a suivi l'exemple avec ses avions d'entraînement. Ils cultivent depuis les années 1940 une réputation (méritée) d'excellence. Le P-2 avait tracé la voie à partir d'avril 1945. Un succès d'estime toutefois, l'avion n'étant pas vendu hors de Suisse. Il fut suivi par le P-3 en 1953. Cette fois-ci ce fut le Brésil qui l'acheta. Tout changea avec l'arrivée du PC-7. Il mariait la cellule éprouvée du P-3 avec une turbine Pratt & Whitney PT6. Ce fut une réussite technique et commerciale. L'avion, sobre en carburant, permettait aux poussins de se frotter à un domaine de vol assez large, voire de passer à la réaction directement sans étape intermédiaire. Les forces aériennes ne se trompèrent pas en commandant en large quantité l'avion à partir du milieu des années 1970. Ce succès se prolongea dans les années 1980 avec le PC-9, version modernisée. Là encore une réussite - l'avion fut même adopté aux Etats-Unis sous le nom prestigieux de T-6 "Texan" II, excusez du peu. Dans ces conditions Pilatus ne pouvait pas échapper à un nouvel avion d'entraînement à l'orée du XXI siècle. Ainsi fut lancé le PC-21. En apparence pas grand chose de neuf avec le PC-9.


Les forces aériennes suisses sont les premières a avoir adopté le PC-21. Image © Pilatus


Le secret pour ainsi dire se trouve dans le cockpit. Instructeur et élève se retrouve dans une salle de classe très moderne. L'idée est de commencer l'instruction sur avion de combat à hautes performances dès cette étape. L'avionique est perfectionnée, les pilotes s'installent sur des sièges éjectables Martin Baker identiques à ceux qu'ils vont retrouver plus tard sur "Rafale", "Eurofighter" ou "Lightning" II. Pas de débauche de puissance avec un moteur gourmand, c'est la sobriété de la turbine PT6 qui se retrouve encore ici. Pas besoin de plus, sinon il faudrait sinon engloutir des litres de kérosène pour trouver des performances qui sont estimées pas nécessaire à ce stade de la formation des pilotes. Pour donner une petite idée, l'heure de vol est facturée 1500 euros sur PC-21 contre 7800 euros en "Alpha Jet", L'idée consiste à familiariser les poussins avec la gestion d'un avion à partir des écrans. multifonction, des affichages tête haute et autres dispositifs standard sur avion de combat. Bien sûr les évolutions sur PC-21 passent au préalable par des séances sur simulateur de vol. La plupart des clients optent d'ailleurs tout le temps pour une offre qui comprend l'avion et son simulateur.


Le cockpit du PC-21. Image © Pilatus

Succès commercial

Bill Tyndall est aux commandes pour le premier vol le 1er juillet 2002. Les essais en vol sont marqués par un drame. Le 13 janvier 2005 le second prototype (HB-HZB) s'écrase lors d'une séance de vol acrobatique avec le premier PC-21. Le pilote d'essais Andreas Ramseier trouve la mort à cette occasion. L'avion est immobilisé le temps de trouver les causes de l'accident. En décembre 2006 le PC-21 reçoit finalement sa certification. Les livraisons aux premiers clients suivent avec pour commencer les forces aériennes suisses. Les succès s'alignent ensuite, avec l'Arabie Saoudite, le Qatar, l'Australie. La France passe commande en décembre 2016 pour 8 avions, auxquels s'ajoutent 9 PC-21 supplémentaires en juillet 2021. S'étalant sur une période de deux à trois ans au total, la formation des futurs pilotes de l'armée de l'Air et de l'Espace se déroulera bientôt intégralement à Cognac, avec une partie à Salon-de-Provence sur Cirrus SR-22 pour les navigateurs. Quant au PC-21 il engrange encore de nouveaux clients, notamment avec l'Espagne. La qualité de l'avion école suisse et sa réputation ne se démentent pas (...)

Retrouvez l'intégralité de l'article dans l'édition de juillet du Fana de l'Aviation (N°632)


Le PC-21 remplace dans l'armée de l'Air et de l'Espace le TB-30 "Epsilon". Image © P. Midreuil / Armée de l'air / Armées
 
 

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