SAS a décidé d'accélérer sa transformation. Alors que les négociations avec les syndicats de pilotes ont échoué et qu'une grève a été entamée le 4 juillet, la compagnie scandinave a annoncé qu'elle se plaçait sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, auprès du tribunal du district sud de New York. Elle espère ainsi pouvoir accélérer la mise en oeuvre de son plan de restructuration SAS Forward.
Elle indique en effet que cette procédure, qui doit durer entre neuf et douze mois, lui donnera les moyens juridiques de mettre en place aussi rapidement que possible les mesures nécessaires au redressement de la compagnie. La protection du chapitre 11 doit lui permettre de conclure les accords nécessaires à cet assainissement avec toutes les parties prenantes, de restructurer sa dette, reconfigurer sa flotte et obtenir de nouveaux investissements.
« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l'équipe de direction de SAS pour faire progresser SAS Forward. Dans le cadre de ce processus, SAS s'était également préparée à l'option de recourir à une procédure de restructuration par voie juridique afin d'améliorer la situation financière de la société. La grève en cours représente une menace importante pour notre capacité à réussir notre transformation. Le Conseil d'administration a conclu que des outils juridiques sont nécessaires pour faire progresser les négociations en cours avec les principales parties prenantes et, en fin de compte, pour réussir à faire de SAS une entreprise compétitive et financièrement solide », a expliqué Carsten Dilling, président du conseil d'administration de SAS.
Le plan de restructuration prévoit une réduction de 695 millions d'euros de la structure de coûts de la compagnie, une levée de capital d'au moins 880 millions d'euros et la réduction ou la conversion en actions de 1,85 milliard d'euros de dettes (obligations hybrides, prêts gouvernementaux, dettes liées à la location d'avions ou à leur entretien). Les principales mesures nécessaires à l'allègement de la structure de coûts ont déjà été identifiées et SAS a également déjà reçu un soutien des gouvernements dont elle dépend. Tous ont accepté de convertir la dette de la compagnie en actions mais la Suède et la Norvège resteront en retrait de la levée de capital, tandis que le Danemark envisage d'y participer si toutes les parties prenantes s'engagent dans SAS Forward.