L'ensemble du conseil d'administration de TAAG Angola Airlines, y compris le directeur général, a été limogé par décret présidentiel la semaine dernière. La démarche se veut conforme au plan du gouvernement visant à restructurer et privatiser la compagnie aérienne, indique le décret du président de la République João Lourenço.
Les personnes licenciées comprennent le président du conseil d'administration, Helder da Silva Gonçalves de Moura e Preza, le PDG Rui Carreira, ainsi que onze membres du conseil d'administration. Selon la télévision nationale Rádio Nacional de Angola (RNA), Carreira s'est toutefois vu confier un poste d'administrateur non exécutif au sein du nouveau conseil d'administration désormais chapeauté par Ana Francisco da Silva Major.
La presse locale et des sources au sein de la compagnie rapportent que l'ancien PDG de Viva Air Perú, Eduardo Fairen Soria, est en pole position pour remplacer Rui Carreira en tant que PDG. Le favori a auparavant été directeur des opérations chez Camair-Co (septembre 2010 - mars 2014), responsable des opérations et de la formation chez Air Arabia Maroc (août 2009- janvier 2010), et directeur des opérations aériennes et co-fondateur de la compagnie low-cost espagnole Vueling Airlines (février 2004 - juillet 2009). Une réunion du conseil d'administration est prévue d'ici la semaine prochaine.
Pour rappel, l'État angolais s'est engagé à se désinvestir de nombreuses entreprises publiques et parapubliques (environ 170) depuis 2019, pour la plupart déficitaires et endettées. L'objectif étant de limiter l'ingérence de l'État dans l'économie au strict nécessaire, et surtout d'offrir des conditions concurrentielles aux entreprises qui ont le plus d'impact sur l'économie nationale. Le processus, entamé il y a deux ans, suit ainsi son cours. En septembre 2018, le président angolais João Lourenço avait déjà adopté un décret transformant la compagnie aérienne en société anonyme. Ce changement de statut juridique était indispensable à l'ouverture de l'actionnariat du transporteur aux privés.
Selon la première mouture du plan de privatisation, le gouvernement devrait procéder à une vente d'actions à « une ou plusieurs compagnies aériennes étrangères », en tant que « partenaire technique », en plafonnant sa participation à 51% et 10% pour les travailleurs. En juillet 2020, un autre décret a été signé réduisant le capital du transporteur de 700 milliards de kwanzas (1,2 milliard de dollars) à 127 milliards de kwanzas (227 millions de dollars). |