Depuis le 14 octobre, Alitalia a perdu le pouvoir qu'elle avait de renaître de ses cendres. La compagnie italienne a définitivement disparu pour laisser place à ITA Airways, dont le premier vol a eu lieu le 15 octobre.
ITA Airways souhaite se démarquer d'Alitalia, sans pour autant jeter aux orties l'aura de l'ancienne compagnie nationale. « Nous ne voulons pas oublier le passé glorieux d'Alitalia mais c'est une renaissance totale », a résumé Fabio Lazzerini, son directeur général.
D'un point de vue visuel, cette volonté se traduira par une livrée majoritairement bleue mais conservant certains signes tels que le symbole du drapeau italien et ses couleurs vert-blanc-rouge sur l'empennage et les moteurs.
La jeune compagnie a également remporté l'appel d'offres pour la marque Alitalia, pour laquelle elle a déboursé 90 millions d'euros. Mais elle ne compte pas l'utiliser, cela lui permet plutôt d'éviter qu'une compagnie récurrente la récupère et s'appuie sur sa notoriété.
ITA Airways démarre ses opérations avec 52 appareils (dont sept gros-porteurs) repris d'Alitalia - soit la moitié de sa flotte. Elle prévoit toutefois une croissance à une centaine d'appareils d'ici 2025. Pour cela, elle a conclu des accords avec Airbus et Air Lease il y a quelques semaines. A Airbus, elle a commandé une dizaine d'A330neo, onze appareils de la famille A320neo et sept A220. Elle devrait également acquérir une trentaine d'appareils auprès d'Air Lease (ALC).
Côté effectifs, là encore, elle s'est beaucoup appuyée sur le vivier de compétences qu'offrait Alitalia puisque 70% des 2 800 personnes avec lesquelles elle démarre ses activités viennent de l'ancienne compagnie - avec des contrats révisés à la baisse.
Désormais, ITA Airways va travailler à atteindre son objectif financier : avoir des opérations à l'équilibre à partir du troisième trimestre 2023, chose qu'Alitalia ne connaissait plus depuis plusieurs années. Elle compte s'adosser pour cela à un partenaire. « ITA Airways n'est pas née pour rester seule », affirme Alfredo Altavilla, son président, conscient que la compagnie est trop petite pour pouvoir s'affranchir de tout soutien. Les grands groupes européens et Delta Air Lines l'ont déjà approchée et elle espère se trouver un allié avant la fin de l'année 2022.
(Fabio Lazzerini, directeur général, et Alfredo Altavilla, président d'ITA Airways - Photo © ITA Airways) |