Un trafic en chute vertigineuse de 69,4%: les aéroports parisiens ont subi de plein fouet le choc de la pandémie l'année dernière, à l'image d'un secteur aérien mondial sinistré, a annoncé lundi le gestionnaire de ces infrastructures.
Le "hub" de Paris-Charles de Gaulle, au nord de la capitale, n'a accueilli que 22,3 millions de passagers, soit 70,8% de moins qu'en 2019, et l'aéroport d'Orly, au sud, 10,8 millions (-66,1%), a précisé dans un communiqué le Groupe ADP.
Globalement, "le trafic a été quasiment nul au moment du premier confinement" au printemps, "avant de reprendre en dents de scie, avec un été légèrement positif, puis un mois de septembre très négatif impacté par la perspective d'un nouveau confinement et des fermetures de frontières plus nombreuses que prévu et à nouveau une légère petite reprise en décembre", a expliqué lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes le directeur financier du groupe, Philippe Pascal.
Le trafic international (hors Europe) est à Paris en retrait de 70,6% avec une baisse marquée sur l'Amérique du Nord (-80%) et l'Asie-Pacifique (-79,9%) mais aussi le Moyen-Orient (-70,9%) et l'Amérique Latine (- 70,6%). L'Afrique a enregistré un recul un peu moindre (-65,8%), les Outre-Mer réussissant à garder une activité d'un peu plus de la moitié par rapport à 2019 (54,7%).
Habituellement l'Outre-mer représente environ 4% du trafic des aéroports parisiens, contre 8% cette année, a souligné M. Pascal.
En revanche, "la stratégie d'ouvertures de frontières non coordonnées au niveau de l'Europe a pesé sur le trafic" à Paris, a-t-il poursuivi. Le trafic Europe (hors France) est en recul de 72,1%.
- Retour aux niveaux de 2003 -
Sur les vols intérieurs, la baisse du trafic a été légèrement moins importante, mais atteint tout de même 58,3% par rapport à l'année précédente.
Au niveau du groupe, qui gère plus d'une vingtaine d'aéroports dans le monde, le trafic a diminué de 60,4% sur l'année 2020 avec 96,3 millions de passagers accueillis, selon le communiqué.
Le trafic du groupe turc TAV Airports, dont le Groupe ADP détient 46,4% du capital, est en baisse de 74,3%.
Celui du groupe indien GMR Airports, dont il détient 49% du capital depuis le mois de juillet, est en baisse de 60,6% sur l'année 2020 représentant, selon M. Philippe, "un relais de croissance intéressant" pour le groupe.
Groupe ADP prévoit pour 2021 une baisse de trafic comprise entre 45 et 55% par rapport à 2019.
Le secteur du transport aérien est l'un des plus affectés au niveau mondial par le coronavirus en raison des restrictions de circulation et fermetures de frontières mises en place pour limiter sa propagation.
La pandémie a fait chuter de 60% le nombre de passagers des compagnies aériennes dans le monde en 2020 et les perspectives à court terme restent sombres, a prévenu vendredi l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Le nombre de passagers, qui a atteint 1,8 milliard en 2020, est retombé au niveau de 2003, loin des 4,5 milliards de 2019, a précisé l'agence spécialisée des Nations unies.
Début décembre, Groupe ADP, réduisant la voilure face à la crise sanitaire, avait annoncé qu'il allait supprimer 11% de ses effectifs, en évitant les départs contraints.