Le moins que l'on puisse dire c'est que le PDG de Boeing était droit dans ses bottes lors d'une courte conférence de presse liée à la première assemblée générale d'actionnaires organisée depuis la crise que traverse l'avionneur suite à l'accident de l'appareil d'Ethiopian. Dennis Muilenburg s'est d'ailleurs refusé à admettre que le dispositif de protection MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) du 737 MAX présentait un quelconque défaut de conception, ayant été développé et certifié selon les standards de l'avionneur.
Pour le patron de Boeing, le MCAS n'est simplement qu'un maillon commun de la chaine ayant conduit aux deux accidents, indiquant au passage que dans les deux cas les pilotes n'avaient pas complètement suivi la procédure à appliquer lors d'un emballement du compensateur. Mais force est de constater qu'en plus d'être parfaitement alignées, les célèbres plaques de Reason étaient déjà sacrement percées au départ.
Oui, le correctif du MCAS rendra assurément beaucoup plus sûre la nouvelle famille de 737, et les différentes autorités mondiales se satisferont des mesures promises par l'avionneur pour accompagner les opérateurs à remettre leurs appareils en service. Sauf surprise, le deuxième plus important programme d'avion commercial de l'histoire sera ainsi remis sur des rails et la gestion de la crise menée par Dennis Muilenburg aura sans aucun doute sauvé Boeing de la catastrophe, même si les coûts financiers seront bien plus lourds que ce que l'on a pu entrevoir dans les derniers résultats trimestriels du constructeur.
La position publique du PDG de Boeing aura finalement rassuré ses investisseurs, ses employés, ses nombreux fournisseurs et ses clients. Pas sûr en revanche que cette ligne de défense soit à même de convaincre les experts, les pilotes, les journalistes et les passagers. Pour ce faire, ce sont assurément les liens entre la FAA et l'avionneur qui devront être profondément repensés. Car après cette crise de confiance, c'est leur crédibilité sur le temps long qui pourra être remise en question.
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