Le premier trimestre de 2009 a fortement pesé sur les résultats de Singapore Airlines. La compagnie singapourienne a publié son bilan annuel arrêté au 31 mars le 14 mai. Il montre que les résultats opérationnels et nets se sont repliés de moitié, principalement à cause des contre-performances du quatrième trimestre. Cependant, Jerry Seah, le Directeur Général France, a dressé un bilan plus positif de sa division le 20 mai.
Le chiffre d’affaires de Singapore Airlines France a en effet augmenté de 19%, porté par la croissance de 19% du nombre de passagers transportés au départ de Paris (64 000) et un très bon taux de remplissage de 85%. Le revenu se répartit de façon équilibrée : 45% provient des ventes Affaires et 55% des ventes Loisirs.
Singapore Airlines France a ainsi réussi à maintenir ses revenus provenant des passagers à forte contribution, leur part dans le chiffre d’affaires ayant augmenté de deux points. Richard Hulin, le Directeur des ventes affaires France, a indiqué que les contrats avec ses principaux clients avaient été renouvelés, toujours en classe affaires. En effet, si les groupes hésitent à faire passer leurs salariés en classe économique sur des vols de six heures, la question ne se pose plus vraiment pour des vols de douze heures, comme la plupart de ceux que propose Singapore Airlines, notamment depuis Paris.
La division française de la compagnie est également parvenue à résister à la concurrence des compagnies du Golfe sur ses liaisons vers l’Asie Pacifique. Ses trois principaux marchés – l’Australie, Singapour et Bali – ont toutes accueilli un nombre record de touristes français en 2008. Et Singapore Airlines a pu profiter de cet engouement : elle a gagné quinze points de parts de marché sur les liaisons entre la France et Singapour (55%), sept points vers l’Australie (entre 15 et 35% de parts de marchés selon les villes) et cinq points vers Bali (25%) et le Cambodge (30%).
Une situation moins reluisante pour la maison mère
Singapore Airlines dans son ensemble ne se porte cependant pas aussi bien. La compagnie singapourienne n’est pas mieux logée face à la crise que ses consoeurs. En effet, si elle a réussi à conserver un chiffre d’affaires stable, son résultat d’exploitation et son bénéfice net ont diminué de moitié. Le premier a perdu 57,5% pour atteindre 617 millions de dollars et le second 48,2% à 725 millions de dollars. Elle reste toutefois nettement dans le positif.
Le quatrième trimestre a eu un impact particulièrement important sur ces résultats. Courant du 1er janvier au 31 mars, il se situe en effet en pleine crise économique mondiale et du transport aérien. Caractérisée par une forte dégradation du trafic (-17%) et des pertes dues à une mauvaise politique en matière de couverture carburant, cette période a vu son chiffre d’affaires diminuer de 19,1% et le résultat opérationnel est même négatif de 19 millions de dollars – alors qu’il était positif de 319 millions l’année précédente.
La compagnie a déjà annoncé des mesures pour lutter contre cette dégradation en février : elle va réduire ses capacités de 11% entre avril 2009 et mars 2010, ce qui entraînera l’immobilisation de seize appareils de passage parmi les Boeing 747-400 et les B777-200 (photo). Certains seront retournés à leur lessor, les autres seront revendus. Singapore Airlines a toutefois pu constater que le niveau des réservations avait atteint son plus bas niveau et semblait se reprendre. La grippe porcine pourrait toutefois mettre un frein à cette reprise.
