Hubworkair se développe dans le reclassement en collaboration avec Airbus

La rédaction
le 06/04/2021 , , Industrie & Technologie
Avec la crise liée à la pandémie de SARS-CoV-2, les problématiques du marché de l'emploi aéronautique se sont complètement inversées en un an. Alors que le secteur recrutait en masse mais rencontrait des difficultés à trouver ses candidats spécialisés, il est aujourd'hui confronté au risque d'une perte de compétences, entraînée par les plans sociaux mis en place dans l'ensemble du secteur. Ce risque concerne tous les profils, aussi bien techniques que ceux d'ingénieurs. Aujourd'hui, l'enjeu est donc dans le reclassement de ces salariés et le maintien de leurs savoir-faire en attendant des jours meilleurs. C'est dans cette optique que la société Hubworkair, jusqu'alors spécialisée dans la chasse de tête, a adapté ses services et lancé un nouveau produit : le conseil en reclassement.

Chaque plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) doit en effet être assorti d'un accompagnement pour maintenir dans l'emploi les personnes touchées. Cela peut prendre la forme d'un reclassement au sens propre, avec la proposition d'un autre poste au sein de l'entreprise, ou du recours à un cabinet privé de reclassement externe pour trouver une formation ou un travail ailleurs. Or, cette dernière solution n'est pas toujours efficace, notamment sur le long terme, comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE) l'a plusieurs fois mis en avant.

Selon Yoann Huang, co-fondateur d'Hubworkair, cela peut être dû au fait que les cabinets spécialisés ne connaissent pas forcément les spécificités des secteurs auxquels ils s'adressent. Notamment dans le secteur aéronautique, où « ils n'ont jamais eu à accompagner ce type de personnel ». Partant de ce constat, lui et son associé Romain Rochet, se sont demandé comment accompagner les entreprises dans leur PSE et les cabinets de reclassement avec une proposition affinée.

Leurs équipes ont donc rapidement relancé les développements autour de leur intelligence artificielle Aria et retravaillé son algorithme de matching pour le recrutement afin de l'adapter à un nouvel objectif : orienter les profils aéronautiques vers d'autres secteurs où des compétences similaires sont nécessaires. « La complexité est de faire le matching entre plus de 1 300 compétences qui nous permettent de définir un profil aéronautique vers 2 000 métiers transverses. Nous avons également beaucoup travaillé sur les critères d'employabilité de ces métiers. Nous avons l'équivalent de 700 000 jobs ouverts disponibles sur des métiers transverses, et cette donnée nous permet de bien définir l'employabilité de chaque métier proposé. »

Après un an de travail, de tests et l'obtention du statut « jeune entreprise innovante », Hubworkair a commencé à proposer son service de reclassement au mois de décembre 2020 - même si de nouvelles fonctionnalités continuent d'être développées en ce moment, par exemple dans le domaine de la formation.

Ce service a déjà suscité l'intérêt de plusieurs acteurs du secteur. La start-up vient notamment de signer un contrat de collaboration avec Airbus, qui va l'accompagner dans son développement. Sa proposition est en effet particulièrement pertinente car les solutions en interne sont très limitées : « l'aéronautique n'a pas le potentiel de recrutement pour reclasser les gens qui sont licenciés donc nous sommes obligés de chercher dans d'autres secteurs », regrette Romain Rochet. Le ferroviaire fait partie de ces secteurs de prédilection mais la très grande variété des profils ouvre des opportunités partout. « Nous avons la chance d'être extrêmement bien formés dans nos écoles aéronautiques, ce qui rend le personnel du secteur très apprécié des secteurs autres que l'aéro », constate Yoann Huang.

Mais un autre objectif s'esquisse : celui de garder un oeil vigilant sur ces compétences qui s'éloignent pour pouvoir les ramener le moment venu. « Aujourd'hui, les sociétés ont besoin d'agilité, de faire des PSE », développe Yoann Huang. « Mais elles pensent déjà à recruter en priorité les personnes qui ont été licenciées [lorsque la reprise se concrétisera], c'est là l'enjeu de la filière, c'est une priorité vitale pour la consolider ». « Pour cela, il faut qu'elles soient suivies quelque part. C'est notre rôle. Notre objectif est de maintenir les compétences pendant le trou d'air dans le secteur. Et le jour où cela repart, nous irons chercher en priorité ces gens-là. Ce sont des métiers de passionnés, ils voudront revenir dans l'aéronautique. N'oublions pas que l'aéronautique et la France c'est une histoire d'amour qui dure depuis bien longtemps ! »



Pour découvrir ce nouvel outil, visitez le site d'Hubworkair.
 
 

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