Le groupe aérien britannique IAG a annoncé jeudi la levée de 2,74 milliards d'euros à travers l'émission de près de 3 milliards d'actions pour solidifier son bilan et réduire son endettement en pleine crise du coronavirus.
Face à une reprise du trafic aérien plus lente que prévu, le groupe a par ailleurs revu en baisse ses prévisions de capacité de transport passagers pour 2020 à -63% des niveaux de 2019 contre -59% auparavant. Pour 2021, il anticipe -27% au lieu de -24% auparavant.
L'augmentation de capital, approuvée lors de l'assemblée générale des actionnaires mardi, vise à aider IAG "à traverser une crise prolongée du trafic aérien et à lui donner la flexibilité stratégique nécessaire pour tirer parti de la reprise de la demande" lorsqu'elle sera là, justifie-t-il.
Qatar Airways, "le plus gros actionnaire d'IAG avec une part de 25,1% a souscrit à hauteur de son quota", précise la maison mère de British Airways ou Iberia, dans un communiqué.
Le groupe signale qu'après l'arrêt "presque total des réservations en avril et mai, celles-ci ont nettement rebondi en juin à 30% quasiment du niveau des années précédentes" grâce à l'assouplissement des mesures de confinement en Europe et au-delà, mais qu'à partir de juillet cette reprise s'est tassée.
"La demande pour des trajets courts a reculé légèrement après la réinstauration de mesures de quarantaine au Royaume-Uni et dans d'autres pays européens" notamment pour les voyageurs revenant d'Espagne.
Du côté des long courriers, la demande a pâti d'une levée plus lente qu'attendu des restrictions sur les voyages en Amérique du nord et du sud, mais elle enregistre "une augmentation modeste depuis la mi-août".
IAG s'attend toujours à ce qu'il faille attendre 2023 au moins pour retrouver les niveaux de trafic aérien d'avant la pandémie de nouveau coronavirus.
Le groupe a prévu des coupes claires dans ses effectifs, avec jusqu'à 13.000 suppressions de postes envisagées chez British Airways (il avait initialement parlé de 12.000 postes). A la fin août plus de 8.200 personnes avaient déjà quitté le groupe, fait-il valoir.
"Des accords ont été conclus avec les syndicats de pilotes, ingénieurs et personnels de service aux clients de l'aéroport d'Heathrow et un accord de principe a été trouvé avec le syndicat Unite pour les personnels de cabine, même s'il doit encore être validé par les employés concernés".
La filiale Vueling bénéficie encore de mesures de soutien à l'emploi du gouvernement espagnol et des réductions de salaires ont été mises en place chez Aer Lingus, précise le communiqué.
Il assure que sa trésorerie devrait être équilibrée au quatrième trimestre grâce aux mesures de recapitalisation et de baisse des coûts.