Ryanair accuse une perte au premier semestre à cause de l'effondrement du trafic

AFP
le 02/11/2020 , Low cost

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair est tombée en territoire négatif au premier semestre de son exercice décalé achevé fin septembre, à cause de l'effondrement du trafic aérien, conséquence de la pandémie de Covid-19.

La perte part du groupe atteint 197 millions d'euros contre un bénéfice de 1,15 milliard d'euros un an plus tôt. Le chiffre d'affaires, de son côté, a plongé de 78% à 1,18 milliard d'euros "à cause de la chute de 80% du trafic", écrit la compagnie "low cost" lundi dans un communiqué.

La fin de l'année va rester "extrêmement difficile pour Ryanair", insiste la compagnie, ajoutant prévoir "une plus grosse perte au deuxième semestre qu'au premier".

Le secteur aérien est l'un des plus durement touchés par l'impact économique de la pandémie, et nombre de compagnies luttent pour leur survie tandis que certaines comme Flybe ou Germanwings ont dû mettre la clé sous la porte.

Ryanair rappelle que "99% de sa flotte a été immobilisée de mi-mars à fin juin" avant un "retour réussi à l'activité le 1er juillet". La "majeure partie" de son chiffre d'affaires du premier semestre a donc été réalisée au deuxième trimestre.

Mais la seconde vague de Covid-19 a conduit les gouvernements de plusieurs pays à imposer de nouvelles restrictions de l'activité qui devraient être ressenties au troisième trimestre.

En Europe et notamment au Royaume-Uni, Ryanair avait particulièrement fustigé la mise en place de quarantaines décourageant les voyageurs. Ces dernières semaines plusieurs gouvernements, comme ceux de France, d'Irlande et du Royaume-Uni, ont été plus loin, décidant de nouveaux confinements à l'échelle nationale.

Ryanair espère toutefois qu'après la pandémie, la baisse des coûts mise en place à cause du virus permettra de "capitaliser sur les nombreuses opportunités de croissance qui seront disponibles, particulièrement là où les compagnies concurrentes ont tranché dans leurs capacités ou fait faillite".

Le transporteur à bas coûts, qui fustige le "manque de coordination" des politiques européennes dans ce contexte, dénonce aussi des "aides d'Etats illégales de gouvernements européens aux compagnies nationales incluant Alitalia, Air France/KLM, LOT, Lufthansa, SAS, TAP et d'autres" qui perturbent, selon lui, la concurrence et "permettent à des compagnies moribondes de vendre des billets à leur coût de revient".

Le groupe précise enfin que "le risque d'un Brexit sans accord reste élevé" et que la sortie britannique de l'UE devrait "avoir un impact négatif sur l'activité".

Mi-octobre, Ryanair avait restreint ses capacités pour l'hiver, les faisant passer à 40% du niveau de l'an passé pour la période, contre 60% initialement prévu.

Ryanair avait toutefois dit fin septembre prévoir l'ouverture d'une nouvelle base française à Beauvais, dans l'Oise, à partir de décembre.

Le transporteur veut maintenir 65% de son réseau mais avec une fréquence réduite. Avec ces mesures, et en misant sur un taux de remplissage de 70%, Ryanair table maintenant sur 38 millions de passagers pour son exercice 2021.

Malgré tout, grâce à une réduction de coûts comprenant 3.000 suppressions d'emplois, Ryanair assure que son bilan est "l'un des plus solides du secteur".

 
 

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