Le groupe aérien IAG, propriétaire des compagnies British Airways et Iberia, a annoncé vendredi une perte nette de 1,76 milliard d'euros au troisième trimestre en raison de l'effondrement du trafic résultant des restrictions de voyage en Europe pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19.
IAG, qui avait déjà prévenu qu'il serait dans le rouge ce trimestre et que la fin d'année serait difficile, totalise désormais 5,6 milliards d'euros de pertes depuis le début de l'année, selon un communiqué.
Un an plus tôt, au troisième trimestre 2019, il avait réalisé un bénéfice net d'un milliard d'euros.
Comme l'ensemble du secteur aérien, le groupe a repris ses vols durant l'été après le coup d'arrêt au printemps dans le cadre du confinement, mais le trafic aérien souffre de la forte diminution des voyages touristiques et d'affaires.
Le chiffre d'affaires d'IAG, qui possède en outre Aer Lingus, Vueling et la compagnie à bas prix Level, a plongé de 82,9% sur le trimestre à 1,2 milliard d'euros.
"Ces résultats démontrent l'impact négatif du Covid-19 sur notre activité, exacerbé par des changements permanents dans les restrictions imposées par les gouvernements", s'alarme Luis Gallego, nouveau directeur général d'IAG.
"Cela crée de l'incertitude pour les clients et complique nos plans", selon lui.
Il fait référence en particulier à la quarantaine imposé par le Royaume-Uni aux voyageurs en provenance de nombreux pays et dont la liste évolue constamment.
IAG regrette en outre l'absence de tout régime de test dans les aéroports au Royaume-Uni avant le départ, qui permettrait de redonner de la visibilité et confiance aux passagers.
Le groupe ne prévoit pas le retour à une demande au niveau d'avant la crise sanitaire, d'ici 2023 au plus tôt.
Et il avait déjà prévenu la semaine dernière, en dévoilant les premiers éléments de ses résultats pour le troisième trimestre, que la fin d'année serait pénalisée par les restrictions imposées pour lutter contre la seconde vague épidémique.
Il prévoit une capacité de vols de 30% au maximum au quatrième trimestre comparé à son niveau de 2019, et ne s'attend plus à atteindre l'équilibre en termes de flux de trésorerie sur cette période.
"Le communiqué du jour n'apporte pas grand chose de plus à ce que nous avions appris avec celui de la semaine dernière", souligne William Ryder, analyste chez Hargreaves Lansdown.
"Au bout du compte, les compagnies aériennes doivent faire le gros dos et attendre que les difficultés passent", selon lui.
Pour surmonter la crise, IAG a mis en place une profonde restructuration incluant notamment la suppression, déjà annoncée, de 13.000 postes chez British Airways.
Le groupe a par ailleurs été contraint de renforcer son capital avec une émission de 2,7 milliards d'euros d'actions.
"IAG a des liquidités suffisantes pour l'instant mais nous sommes de plus en plus inquiets à l'idée d'une troisième vague l'an prochain", alors même que le groupe "a besoin surtout d'un bon été" pour se relancer, prévient M. Ryder.