Airlines for Europe demande la prolongation rapide du gel des créneaux aéroportuaires

Le Journal de l'Aviation avec AFP
le 22/07/2020 , Aéroports

La principale association européenne représentant les compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E), a demandé mercredi à ce que la Commission européenne prolonge "d'ici la fin juillet" le gel des règles sur les créneaux aéroportuaires à la saison hivernale, en raison d'un "avenir très incertain".

En mars, l'Union européenne avait décidé de suspendre temporairement jusqu'en octobre les règles sur les créneaux aéroportuaires, qui contraignent les compagnies aériennes à utiliser au moins 80% des créneaux horaires qui leur sont attribués dans les aéroports, faute de quoi elles perdent leurs droits la saison suivante.

"Le nombre de créneaux dont nous disposons est trop important par rapport à la demande" a plaidé lors d'une audioconférence de presse Benjamin Smith, président d'A4E et patron d'Air France-KLM.

Faut de prolongation du gel, les compagnies seront contraintes de voler à vide, a-t-il considéré. Cela engendrerait des pertes supplémentaires pour des entreprises déjà mises à genoux par l'effondrement du trafic aérien et aurait un "impact totalement inutile" sur l'environnement, a-t-il ajouté.

Les aéroports se plaignent de leur côté que les annulations tardive de vols engendrent des coûts pour les aéroports et empêchent d'attribuer à d'autres des créneaux qui deviennent disponibles.

La compagnie à bas-coûts hongroise Wizz Air demande pour sa part la fin du moratoire sur les créneaux, espérant se développer notamment sur l'aéroport londonien de Gatwick, selon La Tribune.

Mais selon Benjamin Smith "99% des compagnies représentées par l'A4E et l'Iata (association internationale du transport aérien) en Europe sont alignées sur la position" en faveur de la prolongation du gel des créneaux. Il ne s'agit pas de bloquer des créneaux mais de faire face au manque de passagers, a-t-il martelé.

Alors que les compagnies dans l'UE s'attendent à 19 milliards d'euros de perte et une chute de plus de 56% de leurs revenus en 2020, "cet hiver sera certainement très difficile", selon le président d'A4E. Les compagnies aériennes ont habituellement un trafic moindre pendant cette période.

L'A4E a par ailleurs appelé les Etats de l'UE à revoir d'ici à la fin de l'année le règlement européen de 2004 sur l'indemnisation et l'assistance des passagers en cas d'annulation ou de retard important d'un vol.

Les coûts liés à ce règlement ont augmenté de 231% entre 2011 et 2018 et se sont élevés à 5,3 milliards d'euros en 2018, a plaidé l'association.

 
 

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