Seconde vague

Romain Guillot
le 30/06/2020 , Industrie & Technologie, Transport aérien
Elle est tant redoutée, mais elle est déjà là. La seconde vague est même un tsunami social qui dévaste désormais une très grande partie du secteur aéronautique civil français.

L'impact de la pandémie sur les effectifs du secteur sera massif, très certainement supérieur à 10% en France pour l'ensemble de la filière industrielle (Airbus, Safran, tissu de fournisseurs et sous-traitants...)*, sans doute encore bien davantage pour les acteurs du transport aérien (compagnies aériennes, personnels aéroportuaires...) **, avec des conséquences comparables en Europe et aux États-Unis, voire encore plus dramatiques.

L'aviation civile mondiale fait pratiquement un bond en arrière de 10 ans en volume d'activité, une situation critique qui va persister au moins plusieurs années et qui reste encore extrêmement teintée d'incertitudes quant au retour d'une croissance solide du transport aérien mondial.

Car il faut bien se rendre à l'évidence, l'activité des compagnies aériennes ne redémarre pas vraiment, tout du moins pas suffisamment rapidement pour commencer à renouer avec un certain optimisme. Les chiffres quotidiens compilés par Eurocontrol montrent par exemple que le trafic aérien reste encore inférieur de trois quarts à celui constaté au-dessus de l'Europe à la même période l'année dernière***.

La raison est simple et tient toujours à l'ouverture des frontières et à la levée des restrictions de voyages un peu partout sur la planète, alors que l'OMS affiche des perspectives particulièrement sombres au sujet de la pandémie et que « le pire est à venir ».

L'Europe, en avant-garde depuis deux semaines sur les vols intra-Schengen, s'est d'ailleurs donnée bien du mal pour adopter la première liste des ressortissants qui pourront à nouveau franchir les frontières extérieures de l'UE à partir de demain 1er juillet. Les premiers brouillons comportaient plus d'une cinquantaine de pays accessibles par avion, la liste définitive n'en totalise finalement qu'une quinzaine****, avec l'absence notable des États-Unis, de la Russie, d'Israël, de Taïwan et de la Turquie.

Mais la situation en Asie, principal moteur du transport aérien mondial, est encore plus déroutante, alors que la crise sanitaire a été extraordinairement bien contrôlée dans de nombreux pays de la région. La Chine et les pays de l'ASEAN parlent de « travel bubbles » depuis des semaines, mais force est de constater que la région ne passe décidement pas aux actes.

Des jours meilleurs reviendront, mais que ce sera long...

 
 

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