Des jours meilleurs reviendront...

Romain Guillot
le 07/04/2020 , Transport aérien
Le temps s'est désormais arrêté pour le transport aérien mondial et les incertitudes concernant la reprise se transforment de jour en jour en un pessimisme certain, tant les sujets d'inquiétudes semblent s'accumuler pour le secteur et même si l'IATA se montre particulièrement proactive vis-à-vis des compagnies aériennes, des aéroports, des gouvernements et des autorités sanitaires.

Car en théorie seulement, la demande n'a pas disparu, mais elle reste intimement liée d'une part à la levée des interdictions et restrictions de voyages de par le monde, alors qu'il n'existe aucun vaccin ni traitement antiviral pour lutter contre le coronavirus, et d'autre part aux conséquences de la crise économique sur les passagers.

On peut alors comprendre que toutes les compagnies aériennes mondiales ne seront pas logées à la même enseigne et que cette reprise dépendra beaucoup de la nature des activités des transporteurs. Une compagnie aérienne spécialisée dans les vols de type point à point à l'échelle d'un continent (comme les grandes low-cost mondiales) sera logiquement moins durablement touchée qu'une compagnie disposant d'un modèle économique fortement exposé aux vols intercontinentaux (comme le sont les grandes compagnies traditionnelles).

Pire, en se référant aux précédentes crises économiques qui ont eu des conséquences importantes pour le transport aérien, à chaque fois de nombreux passagers voyageant pour raison professionnelle se sont vus déclassés d'une cabine par leur entreprise, impactant alors sensiblement les recettes des compagnies aériennes sur le long-courrier, les passagers « haute contribution » participant grandement à la pérennité commerciale de ce type de vols.

Mais un autre sujet d'inquiétudes concerne aussi cette fois directement le comportement des passagers qui pourrait être amené à évoluer au cours des prochains mois. L'image du passager confiné dans une cabine bondée en ces temps de covid-19 n'a jamais été aussi éloignée du bonheur idyllique même si les dernières consignes de l'EASA visant à limiter les risques de contamination en cabine (arrêt de l'air en recirculation, conseils de répartition des passagers pour un plus grand espacement...) sont les bienvenues, mais évidemment transitoires. Autre exemple, de nombreux voyageurs pourraient bien davantage privilégier les vols directs, une tendance qui se fera nécessairement au détriment des modèles économiques basés sur les hubs de correspondance (et donc encore une fois des grandes compagnies aériennes traditionnelles).

On l'aura compris, la crise qui commence pour le transport aérien ne s'arrêtera pas avec la reprise d'une grande partie de leur programme de vols. Mais comme vient de l'annoncer la reine Élisabeth II, « des jours meilleurs reviendront ».
 
 

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