Il aura tout simplement révolutionné le transport aérien. Le Boeing 747 fête cette semaine ses cinquante ans, le Jumbo Jet décollant pour la toute première fois le 9 février 1969 depuis les installations géantes de Paine Field, un moment inoubliable pour les milliers des spectateurs venus assister à l'événement. Il faut dire que si l'on a aujourd'hui l'impression que le Jumbo Jet a toujours été présent, le 747 était tout simplement deux fois et demie plus gros que tout autre avion commercial de l'époque.
Pourtant, l'aventure du 747 n'a pas été un long fleuve tranquille même si aujourd'hui l'ensemble du programme est un véritable succès commercial. Les déboires de la mise au point de la motorisation de lancement, à savoir les JT9D de Pratt & Whitney, suivis du premier choc pétrolier en 1973, ont bien failli emporter l'avionneur américain dans les limbes de l'histoire.
Mais si la génération des 747-400 a de loin été celle qui a connu le plus grand succès (694 exemplaires toutes variantes confondues sur les 1548 exemplaires livrés*), il est particulièrement utile de rappeler que Boeing n'a eu de cesse de faire évoluer son Jumbo Jet au cours des deux premières décennies. Version cargo, version SR (Short Range) pour le marché japonais, versions à masse accrue -100B puis -200, version SP (Special Performance) à fuselage raccourci de 14,6m pour accroitre son rayon d'action, version combi, modification SUD (Stretched Upper Deck) qui préfigurera ensuite la série -300... Le succès du Boeing 747 ne doit incontestablement rien au hasard et on comprend que la persévérance de l'avionneur américain a décidément payé.
C'est peut-être la leçon que doit retenir Airbus aujourd'hui alors que l'avenir de l'A380 pourrait être définitivement compromis suite aux récentes négociations en cours avec Emirates. À seulement quelques années d'une solution de remotorisation qui pourrait complètement relancer le programme, l'arrêt du Super Jumbo européen aura à coup sûr la faveur des marchés, tout comme celle de son éternel concurrent Boeing. Mais avec un transport aérien qui double de taille tous les quinze ans, la vision ne doit elle pas l'emporter sur la raison ?
(*) au 31 décembre 2018
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